C’est une rencontre littéraire qui plaira aux natifs du territoire et aux « adoptés », ceux qui ont se sont installés à Dunkerque un peu par hasard, au gré de leur parcours de vie, et qui ont d’abord considéré le territoire comme une étrangeté. L’écrivain Olivier de Solminihac, qui a déjà publié une vingtaine de livres (dont des ouvrages littérature jeunesse, notamment aux éditions l’École des loisirs) fixe sa plume sur son histoire qu’il romance dans un récit en partie autobiographique, mais aussi historique, géographique, documentaire.
Son enfance en métropole lilloise, son arrivée et sa découverte de Dunkerque au lycée, son départ sous-entendu que l’on ne comprend que lorsqu’il revient emménager avec sa famille à Rosendaël… Une installation qui marque le commencement d’une nouvelle vie, avec la redécouverte du littoral, l’aménagement du jardin et le début d’une enquête. L’élément déclencheur ? La découverte, dans une rue proche de sa maison, d’une plaque en hommage aux employés des établissements Lefort, morts pendant la Seconde Guerre mondiale.
« comme un tableau cubique »
« J’avais envie de travailler avec ce que j’avais sous les yeux, m’en tenir à quelque chose d’immédiat.» Son deuxième livre sur le territoire (après le livre jeunesse Le Dragon dans les dunes, qui se déroulait au fort de Leffrinckoucke et à la batterie de Zuydcoote) porte une réflexion sur l’ombre et les lumières. En tant que narrateur, il est le complet maître de ce qu’il raconte. Il détaille un peu (la mort de sa sœur à la naissance), se tait parfois (l’histoire de ses parents) ou explique beaucoup (l’abattage de deux arbres du jardin). « Cet objet très proche sur lequel j’écris prend plusieurs directions, comme un tableau cubiste.» Le récit, dont les intrigues apparaissent pour n’en former qu’une, est raconté à la première personne du pluriel, le « nous », qui se réfère au « je », mais aussi au groupe (les lycéens, les habitants…). « J’ai mis du temps à pouvoir parler de choses proches, il fallait trouver la bonne mesure. N’étant pas natif de Dunkerque, je pouvais me laisser étonner par ce qui nous entoure, dans un traitement presque anthropologique