«le handicap n'est pas une barrière infranchissable ». Je me souviens rencontrer Alexandra, dans les couloirs du Collège, puis du lycée Notre-Dame des Dunes. Elle souriait aux commandes de son fauteuil roulant, peinant à entrer dans l'ascenseur de l'époque, qui était étroit. Mais il y avait toujours de l'aide autour d'elle.
Plus tard je l'ai croisée dans les couloirs du pôle Lamartine, où elle était inscrite en Droit. J'admirais sa volonté de vivre comme les autres. (FV)
Lire l'article de la Voix du Nord du 12 juillet, édition de Dunkerque.
Quelle est la nature de votre handicap ?
« C'est une IMC, une infirmité motrice cérébrale : mon cerveau a manqué d'oxygène un peu avant l'accouchement, il y a eu des lésions et je ne peux pas marcher. »
Dans ces conditions, comment s'est passée votre scolarité ?
« J'ai eu la chance d'aller à l'école comme tout le monde jusqu'en primaire, même si ça s'est très mal passé avec un instituteur. Il n'acceptait pas mon handicap, j'étais mise de côté... Pour la première fois de la vie, j'étais confrontée au handicap parce que paradoxalement, je me considérais comme tous les autres enfants. En 6e et 5e, j'ai été à l'hôpital maritime de Zuydcoote, qui me permettait d'avoir de la rééducation puis je suis partie aux Dunes jusqu'à la terminale. »
Une scolarité classique, en somme...
Elle a toujours fait en sorte de me mettre sur un pied d'égalité avec mon frère, qui est valide. Après le bac, j'ai passé un DEUG de Droit, puis un master en médiation culturelle. En parallèle, je passais ma licence de droit à Lille. »
Puis sont venues les recherches d'emploi
« J'ai envoyé des CV, je fonçais dès que je trouvais quelque chose susceptible de m'intéresser mais sans résultat. En cinq ans, je n'ai jamais réussi à aller jusqu'à un entretien. Je fais le même travail que tout le monde pourtant, je ne suis pas plus lente. Lors des différents stages que j'ai fait, je n'ai pas eu besoin d'aménagements particuliers... »
dunkerque@lavoixdunord.fr PHOTO JEAN-CHARLES BAYON ( 12 juillet 2012)