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Interview  paru dans la  Ruche n°10, mai 2003

Un nomade en ligne bien sympathique

 

Jean Christophe Crespel, 30 ans, a correspondu par mail avec Edith Varet pour lui raconter son périple à but humanitaire autour du monde. 
 

La Ruche: Quel genre d'enfant étiez-vous, quel fut votre parcours scolaire?

J'étais un élève plutôt calme, d'un niveau moyen par manque de motivation. J'ai pourtant décroché mon bac D avec une mention AB parce qu'un déclic s'était produit quelques mois avant les épreuves. Par contre, je me suis toujours intéressé à la vie culturelle locale: j'étais passionné par le cinéma d'art et d'essai, les expositions de peinture , de sculpture, le théâtre contemporain et les concerts de rock .

Mon bac en poche, entre l'archéologie et le commerce, j'ai choisi la deuxième solution et je suis entré à l'ESPEME. J'y ai passé 4 ans puis j'ai fait un mastère à sup de co Lille, tourné vers le management en milieu industriel.

J'ai effectué mon service militaire à l'école d'officiers de St Cyr puis j'ai donné une formation militaire aux appelés de Metz.

 

La Ruche: Un personnage, professeur ou autre vous a-t-il marqué au cours de votre scolarité? Dans quelles circonstances?

Bien entendu on ne peut oublier Monsieur Rommelaere, surveillant général. C’était un personnage sévère mais juste: c’était un homme avec qui on pouvait discuter.

Je me souviens aussi de Monsieur Leclerc, prof d’histoire. Super intéressant, passionné, engagé (quel prof d’histoire n’est pas engagé ?) et fort sympa. En général, je garde un bon souvenir des profs. Ils étaient  en général rigoureux et justes.

 

La Ruche: Votre meilleur ou votre pire moment aux Dunes.

Meilleur moment : Le Chahut des terminales. On pouvait se lâcher gentiment sur les profs et les élèves de Première et Secondes. On avait organisé un concert dans la cour de récréation. L’ambiance était plus détendue que pendant l’année.

Pire moment : Le jour de la rentrée en première avec répartition des élèves par classe. On voit ses amis de l’année précédente répartis dans une autre classe. Et parfois, on n'a pas les profs que l’on voulait.

 

La Ruche: Avec le recul, la formation dispensée vous a-t-elle été utile?

Un peu de rigueur quand on est adolescent ne fait pas de mal. On m’a fait travailler. Ca m’a permis de faire des études supérieures. C’est clair qu’on n’apprend pas toujours ce que l’on veut, mais il faut passer par là pour faire ses choix par la suite. On nous a aussi inculqué certaines valeurs qui m’ont servi lors de mon service à Saint Cyr (respect, ordre, rigueur) et lors de ce Tour du Monde Humanitaire (fraternité, justice, solidarité).

 

 La Ruche: Votre parcours professionnel  a-t-il été atypique ou conventionnel?

Je dirais plutôt conventionnel. Après ma formation, je voulais rentrer dans une société française et leader sur son marché. Ce fut le cas en entrant chez Geodis, groupe de Transport et Logistique de plus de 25 000 personnes dans le Monde dans lequel j'ai travaillé pendant presque 5 ans en France, aux Pays Bas et en Espagne.

Mais je voulais faire une action pour les autres et j’avais grandement envie de voyager. C’est pourquoi avec un ami, nous avons monté un projet : « Nomades On Line…Le Tour du Monde Humanitaire ». Par le biais d’un site Internet www.nomadesonline.com (ndlr: nous invitons vivement nos lecteurs internautes à s'y rendre), nous communiquons sur les ONG (Organisations Non Gouvernementales) à vocation éducative et nous en assurons la promotion lorsque nous avons pris la mesure exacte de leur projet et son impact sur la population locale.

Ainsi, nous avons choisi d’aller en Asie et en Amérique Latine. En tout 18 pays en 18 mois : Inde, Népal, Bangladesh, Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, Malaisie puis Myanmar (anciennement Birmanie)

Mexique, Honduras, Equateur, Bolivie, Chili, Pérou, Argentine, Paraguay et Brésil. Notre voyage a été parrainé par de nombreuses entreprises et collectivités.

 

 La Ruche:Après plus de 15 mois sur les routes  où en êtes vous, quel bilan pouvez-vous tirer de ce voyage?

On a visité des pays et des programmes très différents.

Par exemple, au Gujerat, une région d’Inde, un tremblement de terre avait fait plus de 30 000 victimes l’année dernière. Nous sommes allés voir si les écoles étaient à nouveau opérationnelles. Puis nous avons passé plusieurs jours dans les bidonvilles de Delhi avant de faire un reportage sur le trafic de filles au Népal qui alimente des réseaux de prostitution.


Au Laos, programme de santé primaire, a succédé la Thaïlande avec un centre d’enfants atteints du Sida.

 

Petite Péruvienne rencontrée lors de l'un des voyages de Jean-Christophe.

Nous nous sommes rendu compte que les ONG fonctionnaient de manière très différentes. Certaines ont des programmes très précis et une application très cartésienne, d’autres fonctionnent à l’émotion. Mais toutes se focalisent sur le terrain, sur l’amélioration des conditions de vie. Il y a beaucoup de volontaires qui donnent de leur temps pour les autres, mais les besoins sont parfois beaucoup plus importants et il y a encore de nombreuses choses à faire au niveau santé, éducatif. Les bonnes volontés ne manquent souvent pas car les ONG font des sélections sévères des candidats. Ce qui manque, ce sont de nouvelles initiatives pour commencer des nouveaux programmes.

 

La Ruche: Vous sentez-vous bien dans notre époque? Qu'en attendez-vous? Comment la jugez-vous?

Bien entendu, je me sens bien dans notre époque. Quand on est jeune français, on a beaucoup de privilèges dont ne se rend pas compte. On mange à notre faim tous les jours, on vit dans un pays en paix, on est libre de se déplacer comme on veut. Ca semble être un acquis que l’on ne remet pas en question. C’est en fait un privilège et nous devons en être conscient. Nos problèmes de la vie quotidienne sont souvent des futilités.

 

 La Ruche:Que diriez-vous à de jeunes lycéens qui s'interrogent sur leur avenir?

Chacun décide de ce qu’il veut faire. Donnez-vous les moyens ! Faites des concessions et travaillez aussi les matières que vous n’aimez pas et les portes s’ouvriront. Tout est possible si on est tenace et que l’on y travaille.

Mais surtout, faites vos choix. Ne laissez pas la vie s’écouler sans avoir décidé de ce que vous vouliez en faire. Voyagez, tombez amoureux, ouvrez-vous l’esprit, faites de la musique, faites du sport, passionnez-vous pour une activité, et profitez de la vie.


Interview de la Ruche n°10,mai 2003 : Jean-Christophe Crespel par Edith Varet 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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