décédé à Dunkerque le
26 mars 2010 à l'âge de 89 ans.
Sa messe de funérailles a été célébrée le mercredi 31 mars 2010, en la chapelle de "Ma Maison", 192 rue Jeanne Jugan, à Dunkerque
(Rosendaël)
Elève du "Collège des Dunes", professeur pendant 40 ans dans ce même établissement, devenu Institution Notre-Dame des Dunes, Monsieur l'abbé André Devienne a marqué des générations d'élèves par sa rigueur, sa clarté, sa sincérité, sa droiture et son amour de Dieu.
Anciens de Notre-Dame des Dunes, élèves, parents, professeurs, personnels lui témoignent leur affection et leur attachement.
Merci, Père Devienne.
voir plus bas les témoignages reçus,
publiés dans la "Ruche"
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Funérailles du Père André Devienne, par Françoise VerwaerdeFoi et science par Michel Rouilleaulttémoignage de Brigitte CapelleCatéchèse en 9ème par Madame DenièleLe marcheur par Monsieur Denièle
voir l'album-photos regroupant quelques-unes des photos de ses classes au cours de 40 années d'enseignement au lycée Notre-Dame des Dunes
voir aussi " 10 sculptures et une façade", photos, textes et vidéoMonsieur l'abbé Devienne suivit de très près la conception et la réalisation de cette façade. Il en a rédigé le commentaire qui suit.
Dans la video qui suit, enregistrée six semaines avant son décès, les textes sont lus dans l'ordre par Françoise Verwaerde, le Père Devienne, Claude Aliamus, Edith Varet, Laurent Chombart , Robert Denièle et Colette Desfachelle.Textes de monsieur l'abbé André DEVIENNE
Photos de monsieur Frédéric TOMALA
Cliquer pour revoir les photos et lire le texte complet de monsieur l'abbé DevienneTémoignages
Funérailles du Père André Devienne, par Françoise Verwaerde
Un petit mot au nom de l’Institution Notre-Dame des Dunes, qui a compté monsieur l’abbé Devienne parmi ses élèves, puis pendant quarante ans, parmi ses professeurs et catéchistes. Petit mot en lien avec madame Desfachelle (retenue ce matin par des rendez-vous), avec l’abbé Pipart (retenu à Tourcoing). Avec tous les Anciens de Notre-Dame des Dunes, élèves, parents, enseignants et personnels nous voulons témoigner notre affection et notre attachement au Père Devienne.
Perfectionniste et visant la perfection en tout, le Père André Devienne a marqué des générations d’élèves, par sa rigueur, sa clarté, sa simplicité, sa droiture, sa sincérité, son amour de Dieu aussi.
Brigitte Capelle et moi, avons eu la chance de bénéficier de son enseignement en math-élem. Devenues professeurs de mathématiques, il nous a guidées, comme conseiller pédagogique, pour l’obtention du capes pratique : nous l’avons retrouvé enthousiaste, nous accompagnant dans la construction de ce fameux « problème de capes ». Devenues ses collègues, nous avons admiré son humilité et sa faculté à s’adapter à un nouveau programme, qui l’obligeait à repartir à zéro (et à imaginer, comme il disait, un plan comme de la tôle ondulée); nous avons également été témoins de ses recherches en arithmétique.
Malheureusement nous n’avons pas bénéficié de son enseignement religieux, mais toutes ses paroles et attitudes témoignaient d’une foi profonde, nourrie par la prière et la contemplation. Dans le texte qu’il nous a laissé, « Laudate dominum de coelis », pour illustrer les sculptures de la façade de la rue du Sud, transparait sa foi et également l’empreinte de Teilhard de Chardin.
Merci, Père Devienne.
Françoise Verwaerde,
le mercredi 31 mars, lors des funérailles du Père André DevienneFoi et science par Michel Rouilleault
Au temps de l’adolescence, certains professeurs laissent une marque qui vous accompagne toute votre vie : non seulement un bon souvenir mais nous nous sentons redevables de ce qu’ils nous ont apporté comme éducateur et professeur.
Tel est le cas de l’abbé Devienne que j’ai eu comme professeur de mathématiques en Première et en Terminale. La géométrie était son domaine de prédilection : raisonnements purs limpides et rigoureux, écrits en bon français sans trop de sigles, un bel apprentissage de la rigueur intellectuelle.
L’abbé André Devienne était aussi un astronome amateur et nous avons fait de la cosmologie en 1966 alors qu’elle avait disparu du programme de Math Elem !
Par contre, l’enseignement de la théorie des ensembles au Lycée n’a jamais vraiment eu son soutien parce qu’il l’a trouvée trop abstraite sans doute pour de jeunes lycéens : l’ensemble vide, c’est déjà quelque chose ! A méditer…
Bref, avec les abbés André Devienne en maths et Martial Beudaert en physique, nous étions tout prêts à faire des études scientifiques avec plaisir! De ma classe, au moins deux d’entre nous sont devenus professeurs de mathématiques : Martine Heem-Compagnon et Pierre-Etienne Vanpouille
Cependant, c’est l’homme de « science et foi » à qui je voudrais rendre hommage et qui m’a au fond le plus marqué: il était pour moi une synthèse vivante de l’intelligence au service de la foi et du dialogue fructueux entre science et foi, qui sont trop souvent opposées.
J’évoquerai ici une anecdote de notre année pré-soixante-huitarde. Nous avions encore aux Dunes des cours de religion : une heure par semaine qui pour nous était confiée au professeur de philo. Cela se passait mal et nous sommes partis « en délégation » voir le Supérieur pour « exiger » le remplacement du professeur et, en bon pédagogue, après nous avoir écoutés, l’Abbé Gérard Foiret nous a demandé qui donc voulions-nous comme professeur de religion. Pris au dépourvu par la question que nous ne nous étions pas posée, après un simple regard entre nous, nous avons spontanément répondu l’abbé Devienne ! Marché conclu… et je crois que l’abbé Devienne a continué avec les Terminales C pendant de nombreuses années.
Il m’a dit, plus tard, que cela lui avait demandé beaucoup de travail mais pour moi, sans me souvenir des détails des sujets abordés, c’est la profondeur des propos, la mobilisation de l’intelligence au service de la foi, que je retiens et qui m’ont aidé à passer d’une foi d’enfant à des engagements d’adulte.
Je pense me faire l’interprète de nombreux de ses élèves en exprimant toute notre reconnaissance à l’abbé Devienne qui fut pour nous un prêtre, témoin du Christ, un mathématicien et un éducateur.
Michel Rouilleault
Bac 1967
témoignage de Brigitte Capelle
L’abbé Devienne a été mon professeur en terminale math-élem et mon maître de stage durant ma formation d’enseignante en mathématiques.
Il savait s’émerveiller devant une élégante démonstration et communiquer son enthousiasme pour l’arithmétique, où il aimait puiser ses sujets de recherche..
Il donnait le goût du beau, par la clarté et la précision , la rigueur, le souci de la perfection..
Il m’a aidée à bâtir mes premiers cours et m’a accompagnée efficacement dans ma préparation au capes,
En 1969, les mathématiques modernes ont remplacé la géométrie classique qu’il gérait avec tant de bonheur. Mais il s’est adapté, et a collaboré avec ses jeunes collègues dont je faisais partie pour mettre en place ce nouveau programme.
Avec discrétion et disponibilité, il m’a beaucoup aidée,m'a donné les bases qui m’ont servie dans toute ma carrière et je lui en suis infiniment reconnaissante.
Brigitte Capelle
Catéchèse en 9ème par Madame Denièle
Rien ne prédestinait l’abbé Devienne à assurer la catéchèse en CE2. Pourquoi a-t-il accepté ? Il a obéi à son Supérieur, il connaissait l’Enseignante et il souhaitait rencontrer les petits.
Tous les samedis, à 11 heures très précises, il arrivait chargé de documents et le diqlogue s’engageait sur la leçon précédente. Le contrôle des cahiers s’ensuivait avant la découverte de la semaine. L’abbé contait l’Evangile, expliquait, rectifiait, faisait réagir, souriait à la suite d’une réflexion d’un élève, s’enthousiasmait et proposait un feuillet d’application à colorier à la maison.
Ce moment de catéchèse était une performance car les enfants vivaient la dernière heure de leur semaine scolaire. Et cependant c’était une heure enchantée dont beaucoup se souviennent encore aujourd’hui.
Je ne peux oublier la disponibilité du Père devienne et son sourire quand il nous quittait "Au revoir les enfants ".
Madame Denise Denièle.
Le marcheur par Monsieur Denièle
André Devienne était prêtre, professeur et vicaire dominical à Fort-Mardyck. Délicat, discret et sensible – trop parfois- il était pour ses collègues enseignants un homme d’une grande courtoisie.
Durant un demi-siècle, il fut mon ami.
André Devienne était aussi un marcheur.
Pendant les vacances d’été de deux décennies, deux fois par semaine, il nous entraîna- mon épouse et moi-même dans de longs périples en Flandre et en Artois. Au cours de l’hiver, à l’aide de cartes et de guides, il préparait, minutieusement, des parcours, qu’il fixait sur des fiches, accompagnés de commentaires variés. Les villages, les églises, les chemins creux, les sentiers forestiers, les fontaines, les calvaires, étaient marqués de signes mystérieux et infaillibles. Je ne me souviens que de deux erreurs au cours de centaines de sorties !
Dans sa vénérable R4, nous quittions Dunkerque sous la protection de St Christophe, bien nécessaire car le chauffeur était souvent distrait, parfois même « inconscient » !!. Sur la place d’un bourg ou à l’orée d’un bois, nous nous équipions et partions pour 4 heures de randonnée. Pas question de s’arrêter dans un bistrot, une gourde de « coco » suffisait. La marche était joyeuse et « pénitentielle » !
Que de bavardages au flanc des collines ou dans les sous-bois. L’Enseignement, bien sûr, la réforme des mathématiques, le Collège, les élèves, les événements du monde, nos familles, nos lectures. Des discussions souvent animées. Nos différends à propos d’Albert Camus sont restés légendaires. Quelles que soient les conditions atmosphériques, il cheminait, tel François d’Assise, et nous faisait partager son bonheur d’être dans la Nature qu’il connaissait parfaitement et qu’il appréciait.
Il reste pour nous un homme de foi, d’une bonté et d’une délicatesse incomparables.
Nous lui disons notre reconnaissance.
C’était un Juste.
Robert Denièle
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