PAR ESTELLE JOLIVET
dunkerque@lavoixdunord.fr
L'option voile ne devrait pas tarder à faire son entrée dans la longue liste des disciplines « qui peuvent rapporter des points au bac ». Ce serait la suite logique de la mise en place, il y a deux ans, dans la région, du dispositif « Voile au lycée ». À la rentrée dernière, quatre établissements dunkerquois (Vauban, Notre-Dame des Dunes, l'EPID et le Noordover) ont ainsi proposé à leurs élèves, via un partenariat avec l'école de croisière des Dunes de Flandre, de s'initier à la navigation sur voilier habitable (J80). Trois autres lycées (Guy-Debeyre, Fernand-Léger et Jean-Bart) devraient leur emboîter le pas en septembre.
Selon les formules, les élèves bénéficient d'une initiation dans le cadre de leurs cours de sport, ou d'une formation plus poussée sur la base du volontariat. Dans tous les cas, l'activité est gratuite, grâce au soutien financier du conseil régional. « Ce n'est pas négligeable, surtout que la voile a la réputation d'être un sport onéreux », témoigne Eddy Hautecoeur, le prof d'EPS qui porte l'activité au sein du lycée des Dunes et qui, comme ses collègues, évoque une discipline qui, « avec son côté "équipage", développe la solidarité, la cohésion et la ténacité ». Dans cet établissement, un projet pédagogique complet s'est greffé autour de l'activité voile (trois heures par semaine, plus une heure trente de musculation), avec des développements scientifiques en bio et en physique spécifiques au milieu maritime. « Sur seize élèves, deux se sont découvert une vocation », se félicite-t-il.
« On ne pensait pas être aussi engagés. C'est devenu une passion », confirment les deux intéressés, Clément et Victor. Élèves en seconde, ils ont navigué « tous les mercredis » en ne s'appuyant, au départ, que sur une courte expérience en kitesurf. « Les bases ne sont pas compliquées, mais si on veut entrer dans les performances, il y a beaucoup de réglages, de technique », détaillent-ils, les yeux brillants. Déjà, ils enchaînent les régates et accumulent les propositions. « Ne serait-ce qu'à Dunkerque, beaucoup de gens cherchent des coéquipiers pour la compétition, ou le loisir », ont-ils déjà remarqué. Leur ambition, désormais : intégrer un club et atteindre le haut niveau.
Mais le monde des voileux n'est pas fait que de compétitions. Les élèves les plus assidus du dispositif pourront, à la fin du cycle, passer leur certificat de monitorat et, pourquoi pas, encadrer leurs successeurs. « Il y a aussi pas mal de débouchés en jobs d'été, et c'est toujours valorisant sur un CV », remarque le responsable du centre régional de voile, Christophe Patou, qui profite lui aussi du cercle vertueux : l'an prochain, grâce au coup de pouce financier induit par le dispositif, sa flotte passera de trois à six J80. De quoi former des générations de passionnés.