Heureuse, anne Berest a été récompensée par les lycéens.
article du phare dunkerquois du 8 juin 2011
Le prix des Dunes a été remis par les lycéens au roman d'Anne Berest " La fille de son père" , paru aux éditions du Seuil en août 2010.
Alors que l'auteur avait le visage marqué par les nuits sans sommeil dues à sa grossesse, elle a expliqué que « d'autres rendez-vous, je les aurais annulés, mais pas celui avec les lycéens ». L'auteur tenait particulièrement à venir parler avec les jeunes qui ont voté pour son premier roman.
Récompenser les « premiers romans »
Le concept du prix des Dunes ? Chaque année depuis 10 ans, Christine Decroocq, enseignante en français et en littérature, organise avec l'aide de Simone Duhamel, documentaliste, et de ses collègues professeurs de lettres, un prix littéraire. Il récompense un auteur ayant publié son « premier roman » récemment. Christine Decroocq se souvient : « La première année, j'ai lu 60 romans mais, maintenant, j'en suis à une vingtaine chaque été . J'en sélectionne, mes collègues aussi et, à la fin du compte, on en retient quatre », décrit-elle. Cette année, en plus du vainqueur, il y avait Bifteck, de Martin Provost, Une année chez les Français, de Fouad Laroui, Désir d'exil, de Bruno Mas, en compétition. « On propose ce concours à toutes les classes de seconde, de première et de terminale L. Les élèves de première L rédigent des critiques qui sont visibles au Virgin de Dunkerque. Il y a des débats en classe, suivis d'une élection. » C'est donc le roman d'Anne Berest qui a été élu au premier tour avec plus de 70% des suffrages issus des 350 élèves votants.
Un prix pédagogique
Le but ? « Donner le goût de la littérature contemporaine aux adolescents », explique Christine Decroocq. Mais il y a également un intérêt pédagogique : « Ils lisent en tant que juge, on leur demande de mettre une note alors que, d'habitude, c'est eux qu'on évalue. On a même des élèves qui écrivent ; par exemple, une élève de la promotion de 2006 a sorti un recueil de poèmes, on a trois ou quatre anciens élèves qui sont publiés.
» Donner le goût, aussi bien de la lecture que de l'écriture de romans, voilà l'objectif du prix. Anne Berest joue le jeu et explique sa venue : « Les adolescents ont besoin de récits d'expérience, de parcours. Voilà pourquoi je n'ai pas annulé ce rendez-vous ». Sans jamais oublier de faire preuve d'humilité : « Dire que ma venue est une récompense pour les élèves serait prétentieux et je ne peux pas vraiment dire que mon but est de sus citer des vocations... c'est plus une question de transmission. » Le prix acquiert par ailleurs une certaine renommée puisque l'un des auteurs, Bruno Mas, a lui-même envoyé son livre aux élèves sur conseil de son éditeur.
Le bouche à oreille fonctionne donc dans le bon sens même si Christine Decroocq précise que le but recherché « n'est pas à se faire connaître, c'est d'intéresser les élèves. Par contre, ce qui est bien, c'est que maintenant les auteurs répondent à chaque fois lorsqu'on leur demande de venir. Ce n'était pas le cas avant. » Après la venue de David Foenkinos l'année dernière, cette nouvelle édition fut encore un succès. Les élèves ont été captivés durant toute l'intervention de la romancière. Les professeurs et directeurs sont enchantés. Christine Decroocq conclut : « C'est vraiment une chance de pouvoir faire venir un auteur ici. D'ailleurs, ce serait génial que la ville puisse créer un salon du livre. Anne Berest a participé à des salons du livre, y compris au Liban, donc, forcément, ça aurait favorisé l'approche de la culture pour les élèves. » Une idée à étudier.
Alexandre UZUNIDIS
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