PAR FLORENT CAFFERYdunkerque@lavoixdunord.fr 15/06/2016
Filles d’une mère ingénieure et d’un père conservateur du patrimoine au musée de la Marine, Léonore (à gauche) et Camille débutent ce matin les épreuves du bac.
Les jumelles Guigueno, Léonore et Camille, plancheront ce matin sur l’épreuve de philosophie, la première du bac 2016. Entre stress, révisions et la suite de leurs études, elles se sont confiées sur cette semaine pas comme les autres.
Sur le pas de la porte, peu de chance de s’être trompé de demeure. Rue de l’Hôtel-de-ville à Malo, la plaque qui jouxte la porte d’entrée ne peut prêter à confusion. Il y est peint en noir sur fond blanc « Les Jumelles ». « C’était déjà là avant que nous emménagions ici » , s’empresse de préciser Camille.
Nos parents nous considèrent comme un vieux couple. Mais on ne peut pas se passer l’une de l’autre. LÉONORE GUIGUENO
DÉJÀ UN VIEUX COUPLE…
A 17 ans, la jeune fille emprunte un virage délicat. Celui du bac, le diplôme ouvrant la voie au supérieur et coïncidant avec une nouvelle vie. Mais dans le schéma habituel du parcours d’un lycéen, cette adepte de montages vidéos et de lecture ne fait pas cavalier seul. Léonore, sa (fausse) jumelle, n’est jamais très loin. Elles ont beau être comme chien et chat, elles aiment aussi se congratuler lorsque l’occasion se présente. « Nos parents nous considèrent souvent comme un vieux couple , s’amuse Léonore. On se dispute parfois mais on ne peut pas se passer l’une de l’autre. »
Pour le bachotage, le schéma ne varie pas d’un iota. Pas question de s’engouffrer dans les révisions seule dans son coin, a fortiori pour les matières moins scientifiques (les deux sœurs passent un bac S, option maths). De la philosophie qualifiée de« roulette russe » par Camille à l’histoire, où il y a « beaucoup trop de choses à savoir » , dixit Léonore, évoluer en binôme est érigé en credo.
Mais qu’en sera-t-il à partir de ce matin, lorsqu’il faudra s’attaquer à quatre heures de philosophie ? Elles espèrent évidemment se retrouver dans la même salle, en dépit du changement d’établissement pour le passage des épreuves (elles sont élèves à Notre-Dame des Dunes mais passent le bac au lycée Jean-Bart). « Ça me rassurerait si elle était là » , assure Camille. Si la mention très bien est visée des deux côtés, elles anticipent surtout la prochaine rentrée. Direction la capitale pour chacune mais avec des trajectoires différentes. Le cycle pluridisciplinaire d’études supérieures à Henri IV pour Camille et une classe préparatoire aux grandes écoles économique à Sainte-Geneviève pour Léonore. « Il faut bien se séparer un jour » , conclut cette dernière.